Aidance et addictions : l'ultime tabou

La face sombre de l’aidance : quand se sacrifier devient une norme ?

On valorise le rôle des aidants. On parle de leur courage, de leur résilience, de leur capacité à gérer l’impossible. On va même jusqu’à dire qu’ils développent des compétences précieuses. Mais on tait une réalité plus sombre : l’aidance rime souvent avec addiction et épuisement.

Il n’y a pas un aidant que j’ai rencontré qui ne m’ait pas confié, à demi-mot :

• "Je tiens grâce à l’alcool."
• "Grâce aux médocs."
• "Grâce à mes TCAs."
• "Je préfère même pas te dire ce que je fais pour tenir."

Quand on porte un rôle plus grand que soi, sans aide, sans reconnaissance, et en se sacrifiant, ça détruit. Sans surprise, on cherche à diminuer la douleur par tous les moyens.

Mais cette réalité, on la passe sous silence. On met un mouchoir dessus, comme si elle n’existait pas. Parce que reconnaître la souffrance des aidants reviendrait à admettre que notre système repose sur leur sacrifice.

Aidance et addictions : un risque sous-estimé dans le monde professionnel

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 11 millions d’aidants en France, dont 6 sur 10 sont salariés. Charge mentale, stress, sommeil perturbé, autant de facteurs qui peuvent mener à des comportements à risque.

Et pourtant, combien d’entreprises prennent réellement la mesure de ce problème ?

Un salarié-aidant en détresse, c’est un risque accru d’arrêts maladie, d’erreurs, de burn-out. C’est aussi un risque pour l’entreprise, qui voit son organisation fragilisée sans comprendre pourquoi.

Briser le tabou pour mieux accompagner les aidants

Les entreprises ont un rôle clé à jouer : prévenir plutôt que subir. Identifier les signes avant-coureurs, proposer des solutions adaptées, ouvrir le dialogue… Cela passe par une meilleure compréhension de la réalité des salariés-aidants.

C’est pourquoi j’interviens en entreprise pour sensibiliser et accompagner les aidants. Parce que briser le tabou, c’est déjà un premier pas vers des solutions. Parce que personne ne devrait avoir à se détruire pour prendre soin d’un proche.

Vous êtes aidant ou employeur ? Parlons-en.

Pour me contacter : christelle.evita@conseil-aux-aidants.com